Mairy-Mainville
Un peu d'histoire...
Habitants
579
Superficie
12,42 km²
FORÊT
138 ha
Mairy-Mainville est un village doté d'un passé historique riche.
En effet on peut retracer l'histoire de Mairy jusqu'en 636 sous le nom de "Madiacum", et l'histoire de Mainville jusqu'en 1128 sous le nom de "Mainvilla".
Mairy-Mainville a donc une histoire liée aux grandes périodes historiques françaises, de l'époque des seigneurs, des meuniers et moulins, des deux guerres mondiales ou encore la révolution industrielle.
Votre commune dispose même d'un monument classé historique: l'église Saint Martin de Mairy-Mainville.
Cette église date du 11ème siècle, longue de 23m
et large de 14m, on pense qu'elle a été construite
sur l'emplacement d'une ancienne chapelle
seigneuriale. Son architecture spécifique mélange
le style roman et le style gothique. L'église
contient un clocher en pierre surmonté d'une
flèche. Il y avait autrefois deux cloches; l'une d'elles
a été enlevée pendant la révolution, l'autre a été
refondue en 1822. Sur cette photographie,
on remarque à l'arrière plan
l'ancien château de la famille Serainchamps, elle
possédait du 16ème au 18ème siècle la seigneurie
de Mairy.
Faute d'héritiers, cette famille cèdera ses biens à la
famille De Gourcy, les seigneurs de Mainville
résidant dans le village du 15ème au 18ème siècle. Le dernier descendant de cette lignée quittera Mairy à la révolution française pour rejoindre Namur en Belgique. Charles Alexandre de Gourcy fut donc le dernier seigneur vivant dans notre village.
Ce passé lié aux seigneurs, donna héritage du blason du village. En effet, il s'agit de la contractation en un seul blason des armes de La Roche et de Serainchamps. En 1588, Georges de La Roche épousa Barbe de Serainchamps qui lui apportait en dot la terre de Mairy. Le couple y construisit le château, dont il ne reste aujourd'hui que le logis de la ferme (cf photo de l'église). Cependant celui-ci conserve une pierre datée de 1594 qui reproduit les deux blasons du couple fondateur: de La Roche (écartelé aux 1 et 4 d'argent à la croix ancrée de gueules et aux 2 et 3 d'or à la fasce vivrée de sable) et de Serainchamps (d'argent à la bande de gueules chargée de trois quartefeuilles d'or).
En 1708, Mairy, un village de 200 habitants voyait son activité se développer autour de ses 10 fermes, très courant à cette époque. Néanmoins, on remarque la présence de 4 moulins et 4 meuniers, c'est exceptionnel pour un petit village avec des cours d'eau aussi modeste; même si leur débit était plus élevé à l'époque. Celui-ci a était considérablement réduit à cause des activités minières plus récentes. On relève donc 4 moulins: le moulin de Montauban au Nord, celui de Mandré au Sud, plus à l'Est Grimau-Moulin, puis encore à l'Est Viau-Moulin. Ce dernier existe encore, il est intact et parfaitement entretenu.
On peut croiser certains monuments anciens dans votre village, comme la croix de chemin, visible à Mairy après avoir franchi le ruisseau des Rouaux, à l'intersection des chemins qui mènent à Anderny et à Mercy-le-Haut, près du nouveau cimetière. C'est une croix datant du 18ème siècle. Le fût droit, chanfreiné est surmonté d'un croisillon en croix latine représentant le Christ en croix.
Une autre croix est visible, la croix monumentale du cimetière. Elle est située contre le mur au fond du cimetière de Mairy transférée à cet endroit au début du 20ème siècle. Elle porte la date de 1910 et fut sculptée par les frères Thiery sculpteurs à Briey. Le Christ en croix est représenté au dessus d'un amas de pierre. La croix est ornée de lierre.
Mine de fer de Mairy-Mainville
La concession initiale de la mine de Mairy-Mainville a été obtenu le 31 mars 1899 par la Société de Pont à Mousson. Elle a une superficie de 1092 hectares, le sondage BF révélait une couche grise de plus de 6 mètres avec une teneur en fer supérieur à 41%. La mine de Mairy-Mainville s'est associée à celle de Tucquegnieux pour un partage à 50% du temps d'extraction au puits Eugène-Roy. Toute la production était concassée aux puits de Tucquegnieux avant d'être remontée, stockée dans les "accus" puis chargée dans des wagons SNCF qui l'acheminait jusqu'aux aciéries de Longwy.
Le travail au fond s'échelonnait sur les deux postes, matin (de 6h à 14h douche comprise) et après-midi (de 14h à 22h). Le chargement était réalisé par des chargeurs-transporteurs Caterpillar qui chargeaient le minerai et le transportaient directement dans les wagons. Le purgeage était effectué à l'aide de machines Liebherr, le boulonnage et la foration à l'aide de jumbos Sécoma, toutes ces machines étaient munit d'un moteur diesel.
Jumbo Sécoma
Cause de la mondialisation, les matières premières coutaient jusqu'à 3x moins cher en les important d'Asie ou d'Afrique. Ce qui a conduit à une importante crise dans le secteur minier français, conduisant à la fermeture de l'ensemble des mines de la région dans les années 90. C'est le cas de la mine de Mairy-Mainville qui cessa son activité en juin 1992. Le 29 avril 1994, à 8h57, on fit chuter le chevalement de la mine de fer, dernier symbole de l'ère industrielle et de l'activité industrielle dans notre commune.
Mairy-Mainville et la guerre de 1914-1918
Comme tous les villages de la région, Mairy-Mainville était occupé pendant la première guerre mondiale par les soldats de la triple alliance. Naissant alors un "Orts-Kommandantur" en face de l'église, qui peut être traduit comme "siège locale". En effet les soldats essayaient d'instaurer la langue allemande, l'école était par exemple devenu "Schule".
On peut noter comme évènement notable de cette période d'occupation le vol des trois cloches de l'église. En effet, en avril 1917 les cloches ont été déposées par les Allemands, elles sont restées exposées plusieurs jours devant l'église avant d'être enlevées par les Allemands et expédiées en Allemagne pour y être fondues et en faire des obus.
Mairy-Mainville et la guerre de 1939-1945
Le fait marquant de cette guerre, fut la bataille de Mairy, le vendredi 8 septembre 1944. Alors que les allemands s'approchaient de plus en plus près du village, traversant Trieux, puis Tucquegnieux, les Américains progressaient vers Mont-Bonvillers. Ils arrivent le 7 septembre vers 16h, ils se préparent à une bataille contre les allemands. Ils installent leur poste de commandement dans l'école de Mairy. Des pièces d'artilleries sont mises en place aux points stratégiques du village et ils demandent aux habitants d'éteindre les lumières de leurs maisons. Le lendemain, les chars allemands s'approchent et la bataille dura de 8h30 à 11h30. Les blindés allemands ont pratiquement tous été immobilisés à l'entrée du village sur la route de Mont. Plusieurs conducteurs ont été abattus par les tireurs d'élites américains cachés au premier étage des habitations. Le bilan matériel et humain fut très lourd pour les troupes allemandes: 125 soldats tués, 350 prisonniers, 7 tanks et 48 halfs tracks détruits ou capturés.
A l'occasion de la cérémonie du cinquantenaire, en 1994, en présence de toute la population, de vétérans américains et de personnalités locales, le ministre de la fonction publique André ROSSINOT innaugura une plaque portant le nom de la 90e division d'Infanterie, nom désormais attribué à une rue du village.